Tour de France des expériences d\'éducation autrement

Tour de France des expériences d\'éducation autrement

L'école sans école ...

Il était une fois ... dans l'Essonne, vers Etampes, un petit village dans lequel plusieurs familles expérimentaient une « école sans école » en lien avec un projet de vie collectif …

       Histoire …

Des citadins font le choix d'un « retour à la terre » pour faire vivre dans une ferme un projet collectif axé autour de l'agriculture, l'artisanat, notamment la menuiserie et d'une école sur place. Dans ce groupe d'intellectuels, il y a les grands-parents de Grégoire et c'est ainsi que son père ne va pas aller à l'école dans le système publique avant le lycée. Les enfants grandissant il n'y a plus d'activité scolaire sur le lieu mais dans l'après mai 68, les enfants devenus parents à leur tour commencent à s'intéresser aux pédagogies dites nouvelles et ils relancent la dynamique d'éducation à la maison en gardant en tête l'éducation qu'ils ont reçu. Ce sont donc 3-4 familles de 4-5 enfants qui se relancent dans l'aventure avec ainsi une quinzaine d'enfants d'âges différents.

      Pourquoi ?

"Le système public n'est pas fait pour tout le monde ; beaucoup en sortent sans diplômes."

      Concrètement …

Les apprentissages étaient divers et variés (français, mathématiques, poterie…). Aucune contrainte de programme à suivre à tout prix sauf peut-être pour des matières comme la lecture ou les apprentissages niveau fin collège et lycée. Tout les adultes ont du temps dégagé pour être disponible pour une ou plusieurs matières. Il y a les parents de chaque famille avec par exemple le père de Grégoire qui pour des raisons de meilleur partage des revenus et aussi de temps pour cette « école », travaille à mi-temps dans le bâtiment et sa mère qui est au foyer. Mais il y a aussi la grand-mère qui s'occupe à sa manière de faire apprendre la grammaire et l'orthographe à tous ces enfants ; le voisin plus que trilingue qui assure les cours d'allemand ; la tante qui n'y connaît rien en géographie et qui prend plaisir à accompagner les enfants dans une découverte commune du monde ; des personnes de passage qui arrivent dans le cadre du projet collectif qui est aussi tourné vers la réinsertion et apportent leurs savoir-faire tels que la photographie ou leur présence pour des activités comme les balades…Tous ces « profs » sont bénévoles et cette ouverture vers autre chose que des « profs homologués » et vers une réelle diversité de personnes est vraiment vécue comme une richesse. Il y a au final plus d'enseignants que d'enfants.

Liens avec le monde

Les cours d'allemands chez le voisin d'en face qui tenait un lieu de vie avec des jeunes autistes étaient l'occasion pour eux de rencontrer ce personnage avec lequel ils avaient de chouettes échanges. Il n'hésitait pas, lors de ces cours particuliers, à faire appeler à l'enfant sa belle-sœur luxembourgeoise pour le mettre en situation réelle de dialogue. Le plus intéressant dans ce cours, selon Grégoire, c'était plus le rapport avec ce professeur que le contenu du cours.

3-4 enfants du village venaient le soir jouer au foot avec ces enfants « hors cadre ».

Les familles impliquées ont essayé d'échanger avec des parents d'ailleurs que le projet pouvait intéresser.

L'entrée dans le public pour Grégoire, il l'a faite juste au niveau de la fac. Avant, il a passé son bac en deux fois, en travaillant par lui-même les cours du CNED de première et terminale, mais en n'hésitant pas à se faire aider par son père en mathématiques et par un vieil ami en philosophie.

Le père de Grégoire participait à des réunions avec Pisani sur un projet de réforme de l'Éducation Nationale, qui n'a d'ailleurs pas abouti.


      Des critiques

Ce qui a souvent été reproché à cette initiative, c'est le manque de socialisation et le risque que les parents ne « soient pas à la hauteur ».

A une époque, le projet collectif dans sa globalité, et la non scolarisation dans le public aidant, certains voisins ont pu s'interroger sur le côté sectaire de ces familles. Aujourd'hui, certains personnes continuent à trouver que c'est un peu bizarre, mais le tolèrent plutôt bien, d'autres s'interrogent, d'autres seraient plutôt attirées.

Une réflexion peut s'ouvrir aussi sur le fait que cela crée un lien familial « très fort », qui ne faciliterait pas forcément un « envol » par la suite.

       Vis-à-vis de la loi

Il y a une inspection obligatoire chaque année, mais jamais l'inspecteur ne s'est déplacé. Des statuts ont été écrits mais n'ont pas trop servi. La mère de Grégoire était directrice de cette école (déclarée comme une école privée?). C'était un fonctionnement « comme ça ».

       Dans le futur …

Pour relancer ce type « d'école », il faudrait refaire vivre sur le lieu un projet collectif. Aujourd'hui, les activités telles que la menuiserie, le bâtiment, la réinsertion … existent toujours, seul manque le lien, le ciment, le liant. Une réflexion autour de cette idée est actuellement en cours. Quand à l'école sans école, selon quels arguments et avec quelle disponibilité ? Voilà les questions qui se posent.



03/01/2010
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