Pourquoi s'intéresser aux écoles dites alternatives?
Je souhaiterais partager différents constats que je fais de l’état actuel de l’École, de la formation des maîtres et de ce qui existe en matière d’alternatives. Ces constats n’engagent que moi et se trouvent être certainement critiquables.
Lorsque
l’on entend parler de suppression des écoles maternelles,
suppression des IUFM, suppression des RASED, suppression de la
formation continue des professeurs … , je pense qu’il est permis
de se
poser la question : Vers quelle École va-t-on ? Et vers quelle École
souhaite-t-on aller ?
De plus, j’ai souvent eu
l’occasion d’entendre les IUFM être
critiqués, avant qu’il ne
soit question de les remplacer par un
master qui a encore plus
suscité les reproches. La formation des
maîtres existante ou à
venir semble ne pas convenir à une réelle
préparation à l’enseignement.
La formation continue des professeurs soulève elle aussi son tollé
de plaintes et
récriminations : « pas assez de formation », « pas
intéressante », « pas adaptée aux besoins » …
Je terminerai cette série de constats sur l’école « classique » par la
remarque si
souvent entendue : « l’Education Nationale, on croit
qu’on pourra la faire bouger de l’intérieur mais en fait, c’est
impossible. »
J’ai alors regardé du côté des
écoles dites différentes et je me suis
aperçu qu’il y en avait
beaucoup en France, mais quel constat faire
à propos de celles-ci ?
Le premier, c’est avant tout qu’elles sont
privées, ce qui
suppose une sélection sur le critère financier
(malgré des mesures
en faveur des personnes aux revenus les plus
faibles) mais elles se
disent aussi alternatives, et là, n’y a-t-il pas
une forme de
sélection qui se fait entre les « originaux » et les
« classiques » ? Un autre constat, c’est que les
enfants viennent
souvent de loin pour remplir ces écoles et à
l’époque de la prise de
conscience générale sur l’environnement, peut-on encore se
permettre des kilomètres pour aller dans une école
alternative
lorsqu’une école publique se situe dans notre
village ?
Comment l'école participe-t-elle à l'animation locale dans ces
conditions ? Enfin, les pédagogies nouvelles ont
fait leurs preuves
et ne sont pas pour autant diffusées. Pourquoi ?
J’ai eu largement
l’occasion de découvrir que bon nombre de
personnes n’ont jamais
entendu parler de pédagogies nouvelles ou d’écoles alternatives.
Je parle ici essentiellement des
territoires ruraux car je viens du
Limousin, région où l’on fait
le constat évident de la fermeture petit
à petit de beaucoup d’écoles.